L'Amour Foot
Le monde de la culture et le ballon rond font parfois bon ménage.
Sortir Ici a sélectionné trois idylles dans le Morbihan à vivre ou à revivre.
Le Syndrome du banc de touche de Léa Girardet . Photo © paulinelegoff
Coup de foudre à Lorient
C’est d’abord un amour de voisinage. À Lorient, le théâtre avec sa salle Marie Dorval de 1 000 places se situe juste à côté du stade du Moustoir où les Merlus jouent devant 18 000 supporters. L’arrivée il y a un an de Simon Delétang à la tête du Centre dramatique national a rapproché un peu plus les deux emblèmes culturels et sportifs de la ville. « La première fois que je suis venu jouer au Grand Théâtre de Lorient, j’avais apprécié́ la vue sur la pelouse du stade depuis ma loge », avait raconté Simon Delétang dans les colonnes de Sortir Ici en janvier 2023.
En septembre dernier, la photo officielle de l’équipe de football a été prise sur la scène du Théâtre de Lorient. En février prochain, une opération sera organisée autour d’un billet couplé entre un spectacle et un match. À l’instar par exemple de l’écrivaine Leïla Slimani le 27 janvier 2024, le Centre dramatique national conviera le FC Lorient à une Escale le samedi 23 mars. Féru de football, partisan d’un théâtre exigeant et populaire, Simon Delétang ose briser les barrières entre la création artistique et le ballon rond.
Droit au but à Auray, Sarzeau et Ploërmel
Il faudra surveillée son entrée en jeu dans le Morbihan. Après Athéna d’Auray et l’Hermine de Sarzeau la saison dernière, Le Syndrome du banc de touche s’est joué à la Chapelle Bleue de Ploërmel. Pour le plus grand bonheur des spectateurs du pays de Brocéliande et en attendant d’être présenté ailleurs en Bretagne. La pièce de Léa Girardet mise en scène par Julie Bertin est une merveille de création du théâtre contemporain. Ce seul en scène évoque un parallèle drôle et touche entre les Bleus d’Aimé Jacquet victorieux de la Coupe du monde 1998 et les footballeurs remplaçants voués à rester dans l’anonymat. « Le Syndrome du banc de touche est une déclaration à la lose et à tous ces moments de doutes qui nous poussent chaque jour à devenir la personne qu’on devait être », confie Léa Girardet.
Le souvenir de Guidel
« La venue en 2012 à l’Estran de Michel Hidalgo était un rêve de gosse. C’est un souvenir qui restera gravé à jamais, bien plus fort encore que de recevoir le jazzman Gregory Porter ou le comédien Francis Huster. » Onze ans après, Xavier Le jeune en parle avec une grande émotion. Le directeur de l’Estran à Guidel avait invité l’ancien sélectionneur des Bleus à venir commenter un ciné-concert sur le match de la demi-finale de la Coupe du monde de football perdu à Séville en 1982 par la bande à Platini contre l’Allemagne de Schumacher. Contre toute attente, Michel Hidalgo, 79 ans à l’époque et aujourd’hui disparu, avait accepté. « Michel Hidalgo ressemblait à mon père, confie Xavier Le Jeune. En le revoyant, je me suis rappelé cet été de 1982 où, du haut de mes 11 ans, je portais un maillot de pâle copie de l’équipe de France acheté au Leclerc de Châteauneuf-du-Faou. » Avec Michel Hidalgo en guest-star, l’Estran avait affiché complet et attiré un public peu habitué à pousser les portes d’une salle de spectacles. « Les gens lui ont fait une standing-ovation incroyable quand il est apparu pour monter sur scène. C’était la première fois que Michel Hidalgo revoyait le match de Séville. Un grand moment ! »