Théâtre de Lorient : Le Combat Ordinaire sur tous les fronts

Jusqu’à la fin de saison, Sortir Ici présentera

un metteur en scène d’une compagnie

associée au Centre dramatique national

breton. Premier épisode de notre série avec

Antoine de La Roche du Combat Ordinaire qui

propose actuellement en itinérance Cinéma

après avoir monté Juste la fin du monde et

avant de mettre en scène Iphigénie.

© Photo Jean-Louis Fernandez

En ce jeudi matin de novembre, le metteur en scène de la compagnie Le Combat Ordinaire paraît soulagé. La première de Juste la fin du monde jouée la veille au Théâtre de Lorient s’est bien passée. Quelques heures avant de le rencontrer, Antoine de La Roche a même pu échanger avec des lycéens qui abordent l’œuvre de Jean-Luc Lagarce pour le baccalauréat de français. En ce début d’année 2024, il s’attaque à la reprise de la pièce Cinéma, tirée du roman de Tanguy Viel, qu’il présentera à Groix le 13 janvier et à Port-Louis le 16 février (cf. encadré page suivante), avant de mettre en scène le texte Iphigénie d’Euripide revisité par Tiago Rodriguès.

Malgré un agenda chargé, Antoine de La Roche savoure chaque instant. Il mesure la chance pour sa jeune compagnie Le Combat Ordinaire d’être associée au Théâtre de Lorient. « Travailler avec un Centre dramatique national, c’est un peu comme pour une équipe de foot d’évoluer en Ligue des Champions, surtout pour moi qui ai démarré dans la mise en scène il y a seulement neuf ans après avoir eu une carrière de comédien pendant plus d’une vingtaine d’années », sourit l’artiste de 47 ans installé à Créhen dans les Côtes d’Armor.

Le Combat Ordinaire peut s’appuyer sur les 35 professionnels du Théâtre de Lorient. « Nous bénéficions du soutien de la production, de la régie en plateau, de techniciens pour la lumière ou le son, précise Antoine de La Roche. Le fait d’être associé à un Centre dramatique national nous permet d’aller plus vite dans les prises de contact. » « Nous sommes là pour faire rencontrer les compagnies associées et les publics », relève Alexandra Olivier, secrétaire générale du Théâtre de Lorient.

Antoine de la Roche, fondateur de La compagnie Le combat ordinaire, dans le studio Joseph Ponthus du Théâtre de Lorient

Reprises et créations de spectacles

Jusqu’en 2026, les quatre compagnies retenues par Simon Delétang, directeur du Centre dramatique national lorientais, seront accompagnées et reçues en résidence pour des reprises et des créations de spectacles. « C’est une vraie émulation de travailler aux côtés d’une équipe lorientaise compétente et attentive. Tu te sens comme à la maison », apprécie Antoine de La Roche.

Les compagnies associées participent au projet du directeur du Théâtre de Lorient, qui a pris ses fonctions il y a un an, en partant à la rencontre d’un public qui ne va pas forcément au théâtre. Le choix de Juste la fin du monde vise par exemple à attirer les plus jeunes qui ont étudié la pièce au lycée.

En dates

1976 Naissance à Thiais

1999 École supérieure d’art dramatique de la Comédie à Saint-Étienne

2013 Fondation de la compagnie Le Combat Ordinaire 2015 Mise en scène de son texte Les Oies  se gardent entre elles

2019 Création de l’événement Les Déferlants dans les Côtes d’Armor

2021 Création de Cinéma d’après le roman de Tanguy Viel 

2025 Création d’Iphigénie d’Euripide revisitée par Tiago Rodriguès

 

La culture de l’itinérance

Surtout, les spectacles des compagnies associées au Centre dramatique national ont vocation à être diffusés sur tout le territoire breton. « Simon Delétang a cette culture de l’itinérance qu’il a déployée quand il était le directeur du Théâtre du Peuple à Bussang », relève Antoine de La Roche. L’exercice n’est pas pour lui déplaire. Créée en 2021, la pièce Cinéma a par exemple été adaptée pour se produire en milieu rural chez l’habitant ou dans des petits lieux pas forcément équipés pour recevoir un spectacle de théâtre. Pour Iphigénie, que l’on devrait découvrir la saison prochaine au Théâtre de Lorient, le metteur en scène réfléchit à une version qui pourrait se jouer en itinérance dans de plus petites salles.

Avec Antoine de La Roche, le lien et la proximité avec le public sont essentiels. Il tient absolument à inclure « les spectateurs comme des membres à part entière de la pièce. »  Au point d’en faire son Combat Ordinaire depuis plus de dix ans. BMO

 
 

LA Suite de notre série sur les compagnies associées

#2 Mars 2024 : Julie Guichard, Le Grand Nulle Part

#3 Avril 2024 : Emmanuel Meirieu, Bloc Opératoire

#4 Mai 2024 : Lena Paugam, Cie Alexandre

 
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