L’incroyable vitalité de la musique ancienne à Vannes

Sous l’impulsion du Vannes Early Music Institute (VEMI) et de son fondateur le violoncelliste baroque Bruno Cocset, la ville du Morbihan se positionne sur l’échiquier mondial de la musique ancienne. Elle accueille fin octobre une nouvelle session de l’Académie Européenne.

INSTALLÉ À BADEN, LE VIOLONCELLISTE BRUNO COCSET A FONDÉ EN 2011 LE VANNES EARLY MUSIC INSTITUTE.

C’est un événement prisé des passionnés de musique ancienne. Fin octobre, le Vannes Early Music Institute organisera la seconde session de la 13e édition de l’Académie européenne. Le public pourra découvrir la lutherie et la fabrication d’instruments dans le splendide Hôtel Limur qui abrite le VEMI. Des concerts gratuits et payants sont également programmés. « Notre volonté est de démystifier la musique ancienne, qui s’étend du moyen-âge au début du XIXe siècle, sans pour autant la vulgariser, insiste Bruno Cocset, fondateur et directeur artistique du VEMI. On a vocation à s’adresser au plus grand nombre. »
Une quarantaine d’étudiants issus de huit conservatoires supérieurs européens se retrouveront du 22 au 27 octobre pour parfaire leur formation et donner le concert final. « Il s’agira de concerti grossi avec des œuvres concertantes pour cordes », précise Bruno Cocset. La dizaine d’instrumentistes, en charge des cours, assureront également des concerts. « J’invite les solistes qui viennent enseigner un instru- ment à se produire avec leur ensemble », ajoute Bruno Cocset, lui-même violoncelliste baroque qui jouera avec Les Basses Réunies.
Le grand public aura l’opportunité d’entendre une brochette des meilleurs concertistes. Pierre Hantaï, incroyable virtuose et poète du clavecin, se produira le 22 pour le concert d’ouverture. Les enseignants de l’Académie européenne se retrouveront à l’auditorium des Carmes pour jouer le 24 octobre Les Nations du compositeur François Couperin, « une musique peu jouée », selon Bruno Cocset.
Le violoncelliste de 60 ans apprécie sortir des sentiers battus. Dans le cadre de l’Académie, il a convié les Flamands de Graindelavoix à chanter Josquin des Prés à la cathédrale de Vannes le 26 octobre. « Je les ai écoutés la première fois en Estonie, indique Bruno Cocset. Ils mettent un coup pied dans la fourmilière dans leur manière d’interpréter la polyphonie en apportant une grande liberté dans chaque voix et en rompant avec une approche parfois trop scolaire ou verticale. »

Une musique « en mouvement »
L’artiste, qui retourne entre deux tournées dans son cocon familial de Baden, revendique une musique ancienne « en mouvement ». Pour s’en convaincre, on recommande de se rendre au spectacle Corps à cordes le 7 octobre qui se tiendra au lycée Saint-Paul de Vannes où trois circassiens rencontrent trois musiciens. En France, le renouveau de la musique ancienne date du début des années 1980. « On est en perpétuelle recherche de l’instrument qui correspond le mieux à un répertoire pour retrouver des sons oubliés », confie Bruno Cocset. Vannes se retrouve à l’avant-garde d’un mouvement musical qui mérite d’être encore plus reconnu.

 
 
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