Jean-Philippe Mauras, directeur artistique du FIL

Portraits

27 juin

Ce mordu de musique assume vouloir ouvrir le Festival Interceltique de Lorient à un plus large public. Tout en gardant les fondamentaux qui en ont fait son succès.

Les chiffres donnent la mesure de la mission du directeur artistique du Festival Interceltique de Lorient (FIL). Jean-Philippe Mauras doit satisfaire 850 000 festivaliers sur 10 jours et 10 nuits. « Je suis à la fois le gardien du temple et celui qui doit le faire évoluer », souligne le Vannetais de 55 ans nommé à la direction artistique du FIL en 2021. La programma- tion s’apparente à un savant dosage entre les fondamen- taux d’un événement créé en 1971 et les nouveautés. Jean-Philippe Mauras s’évertue à redynamiser l’interceltisme en favorisant les rencontres entre les nations sur scène. Il veut aussi cibler toutes les classes d’âges. L’une de ses décisions les plus marquantes aura été d’installer le Kleub, une scène de musiques actuelles celtiques en configuration debout en plein cœur de Lorient. Avec l’ambition affichée de rajeunir la fréquentation du Festival. Avec plus de 300 concerts, Jean-Philippe Mauras veut satisfaire les férus de musique celtique et s’ouvrir à un public plus large. L’an dernier, l’Asturien Rodrigo Cuevas avait constitué un trait d’union entre tradition et modernité. En 2023, le directeur artistique a opté pour des têtes d’affffiches sans lien direct avec le celtisme à l’instar de Hubert-Félix Thiéfaine ou Suzanne Vega. Pour lui, « le FIL est un phare qui a vocation à rayonner au niveau local, national et international. Lorient est connu partout dans le monde grâce au Festival Interceltique. »

La passion de la musique irlandaise
Si les Asturies avaient été le choix de son prédécesseur en 2022, Jean-Philippe Mauras a souhaité cette année mettre à l’honneur l’Irlande. D’aucuns y verront un clin d’œil personnel. Né dans une famille baignée de culture bretonne, il se découvre à l’âge de 8 ans une passion pour la musique irlandaise. Toute sa vie est guidée par la musique. « J’en écoute 12 h par jour », précise Jean-Philippe Mauras. En 1975, il participe à son premier FIL avec le Cercle de Vannes. À 13 ans, il démarre l’aventure du groupe Follen qui durera un quart de siècle. Il approche l’organisation d’évènements et de spectacles en prenant, en 2001, la direction du Festival de Cornouaille à Quimper, puis en lançant, en 2013, sa société de production. Avant d’être nommé directeur artistique du FIL. « J’ai fait acte de candidature par passion, relève Jean-Philippe Mauras. C’est une manière de rendre mon expérience accumulée. »