Les belles retrouvailles de Willy Ronis à Pont-Aven

Jusqu’au 28 mai 2023, le musée de Pont-Aven (29) expose les œuvres de Willy Ronis tournées vers les retrouvailles. De quoi profiter de plus de 120 photographies qui ont marqué le XXe siècle.

Le paradoxe de l’artiste ! Engagé politiquement, sérieux, pour ne pas dire austère, Willy Ronis savait photographier à merveille les moments festifs, les réunions en famille ou les rendez-vous amoureux. Cette facette du personnage surprend quand on déambule au cœur de la magnifique exposition qui lui est consacrée jusqu’au 28 mai prochain au musée de Pont-Aven. « Willy Ronis photographie des fêtes foraines alors qu’il n’aime pas ça. Cela lui donne le cafard », résume amusé Ronan Guinée, chargé de collection à la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie et commissaire de l’exposition. Après la seconde guerre mondiale, le photographe disparu en 2009 fait valoir son coup d’œil et son sens de l’observation à l’occasion de reportages commandés. On pense notamment à une série de clichés réalisés lors de guinguettes sur les bords de Marne. Né à Paris en 1910 de parents d’origine juive qui ont fui les pogroms russes, Willy Ronis se destinait à devenir compositeur de musique. C’est en reprenant le studio familial qu’il embrasse une carrière de photographe professionnel en 1935.

Né à Paris en 1910 de parents d’origine juive qui ont fui les pogroms russes, Willy Ronis se destinait à devenir compositeur de musique. C’est en reprenant le studio familial qu’il embrasse une carrière de photographe professionnel en 1935. « Willy Ronis a la musique chevillée au corps, commente Sophie Kervran, conservatrice en chef du musée de Pont-Aven. Quand on a cherché un angle pour l’exposition, on a souhaité l’élargir au thème des retrouvailles. »
Au gré de la visite, on découvre l’engagement à gauche de Willy Ronis avec des photos de défilé du Front Populaire, de grèves ou de meetings politiques. On bascule ensuite sur les visuels de bistrots et fêtes foraines. « Willy Ronis a le bistrot triste quand Robert Doisneau a le bistrot joyeux », relève Sophie Kervran.
Sa passion pour la musique s’exprime au travers de scènes de rue dans lesquelles les musiciens sont mis à l’honneur. Ce voyage visuel se termine par des reportages poignants de rencontres amoureuses, de réunions de famille ou de retour de prisonniers à la gare de l’Est. De quoi apprécier à sa juste valeur le travail de l’un des plus grands photographes humanistes du siècle dernier.

Infos : museepontaven.fr 

ouvert tous les jours de 10H à 18H sauf le lundi

Sophie Kervran, conservatrice en chef du musée de Pont-Aven, et Ronan Guinée, chargé de collection à la médiathèque du patrimoine et de la photographie et commissaire de l’exposition, à l’occasion de la présentation à la presse.

Le retour des prisonniers, Gare de l’Est, Paris, 1945

 

Concarneau  (Finistère), 1956

Fête Foraine, Boulevard Gabribaldi, Paris, 1955 

 
 
Précédent
Précédent

Comment les Terres de Nataé protègent les espèces menacées

Suivant
Suivant

Carnaval de Lorient : Un 30e anniversaire en fanfare