L’interview d’Alexandre Mouillour, directeur du Cinéville de Lorient

Les salles de cinéma enregistrent une hausse de fréquentation depuis plus d’un an. Analyse de cet engouement avec Alexandre Mouillour du Cinéville de Lorient.

Sur les huit premiers mois de 2023, les salles de cinéma en France ont enregistré une fréquentation en hausse de 28 %. Comment expliquez- vous ce rebond ?
Cela tient au choix. La diversité des films a fait revenir le public. Nous ressentons la progression depuis l’automne 2022. Au Cinéville de Lorient, nous avons enregistré 300 000 entrées entre le 1er octobre 2022 et le 30 septembre 2023. Soit un gain de 50 000 entrées supplémentaires.

L’année 2023 semble également marquée par la bonne performance des films indépendants ou d’auteurs français. Ressentez-vous ce regain d’intérêt ? Complètement. Au Cinéville de Lorient, nous programmons beaucoup de films français. Avec 11 salles en centre-ville, nous garantissons une diversité avec des films d’art et essai, étrangers, français, familiaux, écologiques, sociétaux, l’organisation de débats… C’est la passion du cinéma sous toutes ses formes qui nous anime. Sur un an, le Cinéville de Lorient place 4 films français dans le Top 10. D’ici fin 2023, on devrait pouvoir ajouter Anatomie d’une chute.

Vous attendiez-vous au succès d’Anatomie d’une chute, Palme d’Or au dernier Festival de Cannes, qui a dépassé 1,5 million d’entrées dans l’Hexagone ?
La Palme d’Or est toujours difficile à appréhender. Là, le film de Justine Triet est bon. Le bouche-à-oreille fonctionne à plein. Il a un succès un peu similaire à Parasite du réalisateur coréen Bong Joon-ho qui était sorti en 2019. Avec le pass culture, un plus jeune public s’autorise à aller voir ce genre de films. On avait déjà constaté avec Simone un intérêt pour des sujets sociétaux qui portent notamment sur le droit des femmes. On le voit encore aujourd’hui avec Le Consentement de Vanessa Filho.

Essayez-vous de proposer une programmation différente de celles des plateformes de type Netflix ?
Je ne me sens pas en concurrence avec les plateformes. Le cinéma demeure une sortie culturelle au même titre que d’aller au théâtre ou à un concert. C’est juste frustrant de voir certains films programmés sur des plateformes alors qu’on devrait avoir la possibilité de les découvrir en salles.

 
 
 
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