Daoulas croque la mort

 
 

Jusqu’au 3 décembre, l’Abbaye de Daoulas présente une fascinante exposition qui aborde la diversité culturelle des rites autour de la mort. Reportage avec Sortir Ici…

Les Chemins du patrimoine en Finistère arrivent à s’emparer d’un sujet sérieux avec brio. Intitulée Mourir quelle histoire ! l’exposition qu’ils organisent à l’Abbaye de Daoulas jusqu’au 3 décembre parvient à porter un regard anthropologique et artistique autour de la mort. « On traite uniquement du rituel culturel », indique Édith Joseph, chargée de conception des expositions pour les Chemins du patrimoine en Finistère.
Créée en collaboration avec le musée de Bretagne de Rennes, l’exposition s’appuie sur un conseil scientifique composé de philosophes, sociologues et historiens. Elle réunit 300 objets prêtés par des musées bretons mais aussi le Mucem de Marseille, le musée des Confluences de Lyon, le musée d’Histoire Naturelle de Lille ou le Centre Pompidou de Paris. Agrémenté de films d’animations et de documentaires, le parcours s’articule autour de trois grands questionnements : le rapport à la mort, le détachement vers un autre monde et la relation des hommes avec les morts. « Ce sont les étapes de la mort communes à toute l’humanité », explique Édith Joseph.

Édith Joseph, chargée de conception des expositions pour Chemins du patrimoine en Finistère, devant les passeurs d’âmes de Bretagne, de Papouasie Nouvelle Guinée ou d’Indonésie

Dialogue des cultures
L’exposition parvient à faire dialoguer les rites de cultures et d’époques différentes. Les objets funéraires cohabitent avec les œuvres d’artistes. Des vases et des amulettes d’Égypte ancienne se retrouvent juste à côté d’un nécessaire de thanatopraxie contemporain. Le corbillard de style victorien côtoie des cercueils personnalisés de Paa Joe. L’espace du cimetière comprend aussi bien des stèles tunisienne, bretonne ou urkainienne que des poteaux funéraires de Papouasie Nouvelle-Guinée, Macédoine du Nord ou Madagascar. L’Ankou, qui endosse le rôle de passeur d’âmes en Bretagne, prend le visage d’un costume de cérémonie Jipae en Indonésie ou d’un masque Malagan en Papouasie. La représentation des mondes parallèles réserve aussi son lot de surprise. On admirera notamment les magnifiques tableaux de la vision cosmologique des Aborigènes d’Australie. Cette traversée mortuaire s’apparente à une très belle virée artistique.

MOURIR, QUELLE HISTOIRE !
Jusqu’au 3 décembre 2023 ///
 Ouvert tous les jours de 13h30 à 18h
Nocturne jusqu’à 20h30 le dernier vendredi du mois
Abbaye de Daoulas – DAOULAS (29) /// 
cdp29.fr

 
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