Sortir Ici a rencontré Vincent Detaille juste avant qu’il parte retrouver les joueuses de l’équipe de France de football qui participent à la Coupe du monde du 20 juillet au 20 août 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande.
L’occasion de revenir avec lui sur son rôle, les spécificités du sport féminin et le lancement d’une série sport et santé qu’il mettra en place avec la Clinique du Ter de Ploemeur (56) à la rentrée prochaine.

En tant que médecin de l’équipe de France féminine, comment avez-vous préparé les joueuses à cette Coupe du monde qui démarre le 20 juillet ?
Avec les quatre kinés, dont un ostéopathe, et la diététicienne qui m’accompagnent, on a préparé pendant des mois le rassemblement en lien avec le staff technique. Je suis entré en contact avec les équipes médicales des différents clubs des joueuses sélectionnées. On met en place un protocole préventif individualisé en tenant compte du fait qu’il y a une différence dans la préparation physique selon les pays où évoluent les joueuses.


Quelles sont les spécificités du sport de haut niveau féminin ?
Pour la première fois, une joueuse, Amel Majri, s’est rendue au rassemblement avec son bébé. Les sportives de haut-niveau ont souvent une capacité à revenir très vite d’un arrêt maternité ou d’une blessure. Elles n’ont pas les mêmes muscles et disposent de capacité à supporter un niveau de douleur. Il faut aussi tenir compte du fait qu’elles ont une prise en charge plus importante.

Ont-elles plus de risques de blessures que leurs homologues masculins ?
En France, on s’intéresse vraiment au 

 

sport féminin de haut niveau depuis 2015 avec les succès des équipes de hand et de basket. On découvre de nouvelles blessures. Les ruptures de ligaments sont par exemple plus nombreuses chez les femmes. Cela tient à leur morphologie et au cycle hormonal. Il y a aussi des particularités au niveau de la coordination neuromusculaire. Les femmes sont plus soumises aux fractures de fatigue et aux troubles alimentaires. Elles peuvent être sujettes à des problèmes hormonaux qui débouchent sur des absences ou des espacements de règles. Les sportives peuvent manquer d’apports énergétiques. Cela suppose d’adapter leur protocole d’entraînement.

C’est pour cette raison que vous souhaitez mettre l’accent sur le sport féminin en intégrant la Clinique du Ter à la rentrée ?
Notre objectif est de monter un pôle d’excellence autour du sport féminin avec la Clinique du Ter et l’hôpital de Lorient. Cela implique plusieurs disciplines : MPR, gynécologues, orthopédistes, cardio-vasculaires,neuropsychologues, diététiciens, kinés et éducateurs d’activités physiques adaptés. À la rentrée, la Clinique du Ter va organiser une série de conférences autour de la santé et du sport. On pourra agir au niveau de la prévention auprès des clubs, des pratiquants et du grand public.

Bio :

 

1969 Naissance à Bruxelles

1997 Médecin physique et de réadaptation (MPR)

1999 Centre de rééducation de Kerpape à Ploemeur

2001 Médecin du FC Lorient

2012 Médecin à la Fédération Française Handisport

2013 DU en échographie et traumatologie

2017 Médecin de l’équipe de France féminine de football

2023 Clinique du Ter à Ploemeur