La rupture de la coiffe des rotateurs touche les tendons de la tête de l’humérus au niveau de l’épaule. Les explications avec le service orthopédie de la clinique du Ter à Ploemeur (56).
La coiffe des rotateurs est l’ensemble des tendons venant coiffer la tête de l’humérus et permettant de maintenir la tête en face de son logement sur l’omoplate et de réaliser des mouvements de rotation. Le tout est recouvert d’un auvent osseux (l’acromion) et d’un gros muscle, principal moteur de l’épaule, appelé le deltoïde.
Les raisons de la rupture
La rupture de la coiffe des rotateurs est une des causes des douleurs de l’épaule. Cette rupture peut être favorisée par les sollicitations importantes de l’épaule, qu’elles soient professionnelles ou sportives. Il existe aussi des
ruptures d’origine traumatique notamment après des déboîtements de l’épaule par exemple, un choc ou une fracture. Les ruptures sont également favorisées par des facteurs vasculaires diminuant l’irrigation des tendons :
diabète, tabagisme, artériopathie…
Les symptômes
Le symptôme principal est la douleur du moignon de l’épaule qui irradie vers le bras. La douleur est volontiers nocturne mais peut aussi survenir à l’utilisation dans les gestes du quotidien. La rupture peut également entraîner une limitation des mobilités actives et un manque de force notamment pour les gestes loin du corps ou en hauteur. Le diagnostic est confirmé par une imagerie. Les examens parlants sont l’échographie, l’arthroscanner et l’IRM. Le tendon ne peut pas se réparer tout seul. Il a tendance à se rétracter progressivement.
Le traitement médical
On commencera la plupart du temps par un traitement médical associant antalgiques et anti-inflammatoires, avec de la rééducation infra-douloureuse et si nécessaire une infiltration qui est le plus souvent très efficace sur les
douleurs nocturnes. Dans certains cas, on
proposera ensuite un traitement chirurgical.
traitement chirurgical
Le chirurgien devra déterminer la balance entre les bénéfices et les risques de l’intervention. Pour cela, il vérifiera si le patient en a vraiment besoin, si la gêne fonctionnelle est importante, si le traitement médical a bien réussi et, surtout, si la
rupture est réparable. Il devra également demander aux anesthésistes si la chirurgie est possible. Toutes les ruptures de la coiffe des
rotateurs ne sont pas forcément à opérer. C’est d’abord la motivation du patient qui aidera à poser ou non une indication.
L’intervention
Sur une épaule normale, le tendon est accroché sur l’humérus. En cas de rupture, il est détaché. Le travail sous arthroscopie consiste à refixer le tendon à sa place. On fait cela grâce à un système d’ancre positionnée dans l’os. Au bout de cette ancre, il y a un fil. Et à l’extrémité de celui-ci, on prendra une aiguille pour récupérer le tendon et faire une suture sur l’os. L’intervention se passe sous anesthésie générale. La plupart du temps, elle est associée à une anesthésie
locorégionale. C’est à dire qu’on va endormir le bras, rendant le réveil plus confortable car moins douloureux.
La sortie du patient
La chirurgie se fait sous arthroscopie avec des petites cicatrices autour de l’épaule. Le patient est hospitalisé en général pendant 24h. Quand il rentre chez lui, il conservera une attelle soit coude au corps, soit sur un coussin d’abduction selon la facilité ou non de la réparation et de la rétraction tendineuse préopératoire. Le patient pourra enlever son attelle dans la journée et commencer par lui-même des exercices de rééducation à la maison. Il s’agit d’une mobilisation douce, passive en pendulaire ou active aidée avec l’aide de l’autre bras.
La récupération
La rééducation commencera avec un kinésithérapeute, au bout d’un mois, date à laquelle le patient sera revu par son chirurgien. L’utilisation du bras sera alors autorisée en commençant par les petits gestes de la vie quotidienne proche du coude au corps. Le patient se voit généralement délivrer un arrêt de travail de deux à trois mois. Cela peut aller jusqu’à six mois pour un travailleur de force. Il faut envisager une amélioration progressive de l’épaule sur six mois voire un an. Le délai relativement long tient à la cicatrisation du tendon sur l’os, ainsi qu’à la récupération de la souplesse et de la force.
Article en partenariat avec la clinique du Ter à Ploemeur
infos : https://cliniqueduter.bzh